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Elles ont pour objectif de renforcer les capacités des associations membres de la FEMED et, par le fait même, des proches de disparus, des militants des droits de l’homme, des avocats, des journalistes, des salariés des associations, des parlementaires, ... Ces formations permettent aux participants d’acquérir des connaissances et des outils pertinents pour lutter contre les disparitions forcées. Parmi les thèmes à aborder figurent : les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme, la recherche de financement et le montage de projets et la communication ainsi que l’identification des victimes et les processus médico-légaux...


Maroc

1ère formation

Les 15 et 16 mars 2009, la FEMED a organisé un séminaire de formation sur les mécanismes de protection des droits de l’homme, notamment sur la Convention contre les disparitions forcées. Cette activité s’est déroulée à Rabat et a réuni une vingtaine de militants, issus des familles de disparus, de l’AMDH, l’OMDH ainsi que du FMVJ (Comité de coordination des familles, membre fondateur de la FEMED).  Elle a été réalisée en partenariat avec l’association Aim for Human Rights.

Les militants présents ont acquis une base solide de connaissance sur les mécanismes internationaux pertinents dans le traitement des cas de disparitions forcées non résolus par l’Instance Equité et Réconciliation (IER). Différents exercises pratiques ont été proposés aux participants concernant le  Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires des Nations Unies afin qu’ils puissent par la suite soumettre eux mêmes des cas de disparitions forcées au Groupe de travail.

La seconde partie cette formation a été consacrée au montage de projets et à la recherche de financements, grâce au concours de l’association Sodepau. Cette dernière soutient des projets dans le domaine du développement et des droits de l’homme au Maroc. Ce deuxième temps a permis aux associations d’assimiler les différentes étapes dans la création d’un projet et de pouvoir identifier des bailleurs potentiels pour leur projet.

Simultanément, la FEMED a supervisé la campagne pour la ratification de la Convention au Maroc qui a eu lieu en mars 2009. Ainsi, le 17 mars, une délégation composée d’associations marocaines (AMDH, APADM, FMVJ, OMDH) et internationales (FEMED, Aim for Human Rights) est allée à la rencontre des autorités gouvernementales (Primature, Ministère de la Justice, CCDH) afin d’échanger avec elles sur la ratification, par le Maroc, de cet instrument fondamental de protection des droits humains.

2ème formation

Trois formateurs ont présenté aux participants leurs différentes expériences en matière d’identification des victimes de violations graves des droits de l’homme ainsi que les différentes techniques utilisées tout au long de ce processus par leur organisation respective (Comité International de la Croix-Rouge et ICMP) : base de données, tests ADN, recherches anthropologique et archéologique. Les quinze participants à cette formation étaient des militants des ONG droits de l’homme, des proches de disparus, ainsi que d’autres personnes intéressées par l’identification des victimes, tels des médecins ou des représentants des autorités.

Dans le cadre des activités de la Fédération euro-méditerranéenne contre les Disparitions Forcées, un séminaire de formation a été organisé à Rabat le 6 et 7 février 2016. 

Il portait sur le thème de « la collecte d’informations dans la recherche et l’identification des personnes disparues ». Il a été organisé et animé par Analia Simonetto Gonzalez de l’équipe argentine d’anthropologie médico-légale.

Cette formation a réuni plus d’une quinzaine de personnes dont plusieurs médecins légistes, de nombreux représentants de la société civile et surtout de nombreuses familles de disparu(e)s, premières concernées. Elle s’est articulée autour de deux grandes parties : une première partie sur  la planification de la procédure d’identification d’une personne disparue lors de l’exhumation d’un corps ; et une seconde partie sur l’importance de la compilation d’information ante mortem et post mortem ainsi que le rôle fondamental de l’ADN.


Turquie

Les 9, 10 et 11 décembre 2009, une formation sur les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme a été organisé par la FEMED à Istanbul, en Turquie intitulée "Utiliser le droit international contre les disparitions forcées". Elle a réuni une quinzaine de militants issus de diverses associations de défense des droits de l’Homme telles que les Mères pour la paix, YAKAY-Der et IHD.

Cette formation a été organisée en partenariat avec l’organisation Aim for Human Rights. Les participants ont été formés sur les différents instruments internationaux et régionaux portant sur les disparitions forcées. Ewoud Plate de Aim for Human Rights a débuté en reprenant la définition juridique des disparitions forcées et les obligations des Etats face à ces pratiques. Le second temps de cette formation a été consacrée aux possibilités de recours devant les instances internationales et régionales pour les cas de disparitions forcées et avoir les outils pour documenter les cas de disparitions forcées. Enfin, la troisième journée a été dédiée à la Convention internationale contre les disparitions forcées et les dispositions intégrées dans la Convention.


Egypte

La formation aux mécanismes de protection des droits de l'Homme s’est déroulée dans une salle de l’Institut Français à Mounira, au Caire sur deux jours, le 23 et le 24 février 2012. Sur la vingtaine de participants inscrits, un peu moins d’une dizaine seulement ont participé à la formation en raison notamment de l’ouverture du procès des ONG. Le groupe, assez hétérogène, était composé d’un psychiatre, d’avocats, de juristes, d’une chargée de communication et d’une chargée de plaidoyer. Tous les participants étaient issus d’associations de défense des droits de l’Homme égyptiennes.

Tout au long de la formation des exercices pratiques se sont enchainés sur les différentes thématiques abordées, ce qui a permis de créer une véritable dynamique de groupe. Les participants ont été amenés à réfléchir par eux-mêmes sur le pourquoi et le comment de la disparition forcée et son traitement, notamment par les autorités étatiques, mais également sur la souffrance des familles de disparu(e)s et la situation précaire dans laquelle elles se retrouvent malgré elles. 


Algérie

Dans le cadre du cycle de séminaires sur la médecine légale et l’identification des victimes de violations des droits de l’Homme mis en place par la FEMED, s’est déroulé le 16 octobre 2010 à Alger la seconde formation à l’intention des associations de familles de disparus.

Plusieurs experts se sont succédés pour présenter aux 27 participants issus de la société civile algérienne et du milieu médical les différentes techniques d’identification des victimes : base de données, test ADN, recherches anthropologiques et archéologiques.

Le docteur Aimen Boudellaa a exposé le contexte historique et politique dans lequel ont été pratiquées les disparitions forcées en Algérie. Silvana Turner, anthropologue médico-légale au sein de l’EAAF (l’Equipe argentine d’anthropologie médico-légale) a ensuite présenté l’activité menée par son organisation dont le travail est d’appliquer l’anthropologie médico-légale et les sciences s’y rapportant, en collaboration étroite avec les victimes et leurs parents, pour retrouver et identifier les restes humains, les restituer aux familles et fournir des preuves dans les poursuites judiciaires. Elle est revenue sur les différentes phases du travail d’anthropologie médico-légal : l’enquête préliminaire, le recueil archéologique du corps et l’analyse du laboratoire.

En proposant cette formation, la FEMED a permis de renforcer les connaissances des associations de familles de disparus et de militants des droits de l’Homme sur les différentes techniques d’identification des victimes et de comparer les différentes expériences nationales (en Algérie, au Maroc, dans les Balkans et en Amérique du Sud).


Tunisie

1ère formation :
Les 25 et 26 janvier 2014, la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) a organisé une formation sur les mécanismes internationaux de protection des droits de l’Homme et de lutte contre les disparitions forcées. Plus de vingt participants, tunisiens, libyens, marocains et libanais ont assisté à cette formation qui s’est déroulée à l’Hôtel Africa à Tunis. 

Tout au long de la formation, des exercices pratiques se sont enchainés sur les différentes thématiques abordées. Cela a permis de créer une véritable dynamique de groupe. En outre, les participants ont été amenés à réfléchir par eux-mêmes sur le « pourquoi » et le « comment » de la disparition forcée et son traitement (notamment par les autorités). Par la suite, la formation s’est orientée vers un aspect plus « pratique ». Trois dimensions ont été approfondies : la dimension humanitaire ou « souffrance » ; la dimension criminelle ; et la dimension « droits de l’Homme ». 

Au travers de ces trois sujets d’étude, les participants se sont interrogés sur la manière d’éviter les souffrances des proches et du disparu(e), sur comment sanctionner les coupables et sur les devoirs de l’État dans le cadre de la pratique de disparitions forcées. Ces ateliers, ont permis de doter les participants d’outils et de réflexes pertinents et efficaces pour lutter contre les disparitions forcées et les violations des droits de l’Homme en Tunisie, au Maghreb et dans toute la région euro-méditerranéenne. La formation s’est clôturée par un exercice pratique : la documentation d’un cas de disparition forcée.

2ème formation :
Du 14 au 16 octobre 2022, la FEMED a tenu une formation à Zarzis en Tunisie. Cette formation comptait 13 participant.es issu.es de différentes associations de défenses des droits humains françaises, algériennes, marocaines, libyennes (OMDH, AMDH, APADM, CFDA, Djazairouna, AMRVT, Human Rights Solidarity ), de chercheuses turque et libanaise ainsi que d’une délégation de la FEMED.

Cette formation de trois jours, dispensée par Ewoud Plate portait sur la documentation de cas de violation des droits humains et spécifiquement de disparitions forcées. Elle avait pour objectif, une meilleure compréhension de la disparition forcée, des réponses que donne le droit international et national et un apprentissage de la distinction entre le besoin essentiel et humanitaire de savoir la Vérité, le besoin de Justice, l’obtention de réparation et la préservation de la mémoire des disparus et des actes de violence qui les ont fait disparaitre.  

Ainsi, durant les 12 ateliers organisés les participants ont pu en apprendre davantage sur les caractéristiques de la disparition forcée mais également sur les dimensions humanitaires et pénales qu’elle recouvre. Les bénéficiaires de la formation ont également pu approfondir leurs connaissances des mécanismes internationaux de protection contre la disparition forcée. En effet, ils ont été introduits aux techniques d’entretien ainsi qu’à la documentation de cas auprès des mécanismes internationaux via notamment un exercice de remplissage du questionnaire du Groupe de travail contre les disparitions forcées (GTDFI).

Cette formation avait donc pour vocation d’encourager les familles et les associations de défense des droits humains à documenter leur cas de disparus mais également les pousser à reproduire cette formation afin de transmettre ces enseignements au plus grand nombre. Les exercices donnés par le formateur ont poussé les bénéficiaires à participer et à dialoguer, faisant de cette formation une véritable plateforme d’échange où chacun.e a pu apporter ses connaissances, son expertise, et ses questionnements aux autres permettant ainsi une réelle réflexion collective.

Un suivi de la formation va être mis en place par la FEMED. De plus, un groupe WhatsApp va être créer pour permettre un échange permanent entre les différents participants principalement issus d’associations membres et d’associations partenaires.

Libye

La formation sur les disparitions forcées et les mécanismes de protection des droits de l’Homme s’est tenue les 20 et 21 avril 2015. Initialement programmée en Lybie, compte tenu du contexte actuel libyen et de l’exil de nombreux représentants de la société civile libyenne en Tunisie, il a été décidé de l’organiser en Tunisie.  

La formation a été organisée avec le support du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et du Cairo Institute for Human Rights basés à Tunis qui ont fourni des contacts de personnalités de la société civile libyenne réfugiées en Tunisie. Celle-ci a été financée par le National Endowment for Democracy (NED) et le European Endowment for Democracy (EED). En raison des évènements survenus en Libye le week-end précédant la formation, le groupe a souffert de quelques désistements. Néanmoins 11 participants étaient présents. Un groupe hétérogène composé de membres de la société civile, d’avocats et d’ancien juge, réfugiés pour certains en Tunisie.

L’objectif général de cette formation était de former la société civile libyenne à la question des disparitions forcées et aux mécanismes de protection des droits de l’Homme. La formation s’est déroulée en trois phases, une première phase théorique avec les mécanismes et les principes des droits de l’Homme et des disparitions forcées, une seconde de mise en situation avec des cas pratiques sous forme de jeu de rôle et une dernière de réflexion sous forme de discussion et de débat.

Grâce à cette formation les contacts de la FEMED avec la société civile libyenne sont diversifiés et renforcés, permettant ainsi d’avoir de nouveaux relais pour la documentation des cas de disparitions forcées en Libye. 


Gambie

La Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED) a organisé du 21 au 23 octobre 2016 deux journées de formation auxquelles elle a pris part, sur les mécanismes africains de protection et de promotion des droits de l’Homme. Ces deux journées de formation se sont tenues dans le « Committee Room 3 » de l’Hotel Karaiba de Banjul, en Gambie. 

La formation avait pour but de mettre un accent sur les mécanismes africain de protection des droits de l'Homme et les techniques de documentation efficaces des disparitions forcées ainsi que la production de rapports sur cette question à la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples. La formation avait donc aussi pour but de faire connaître les organes politiques, les institutions judiciaires et d'autres institutions et organes (ex : Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), Le Comité des représentants permanents et le Conseil économique, social et culturel).

Les participants ont, au terme de cette formation, rédigé la déclaration où ils appellent tous les États membres de l’Union africaine à libérer toutes les personnes disparues qui sont encore détenues arbitrairement, éradiquer le phénomène des disparitions forcées afin que ce crime cesse définitivement sur le continent africain, établir la vérité et mettre fin à l’impunité, mettre en place des mécanismes fiables et effectifs afin de garantir la non-répétition de ces actes et veiller à ce que la sécurité des défenseurs des droits de l’Homme soit assurée sur toute l’étendue de leur territoire.