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ALGERIE : N’oublions pas le rassemblement hebdomadaire interdit !


Les familles de disparus continuent inlassablement de se donner rendez-vous tous les mercredis pour tenter d’exprimer leur douleur et réclamer haut et fort la vérité et la justice.

Chaque semaine, elles se rejoignent non loin de la Commission Nationale pour la Promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) et affrontent la peur d’être encore une fois malmenées comme elles l’ont été à plusieurs reprises depuis le mois d’août 2010.

Et pourtant, ce 29 septembre 2010, le rassemblement national organisé devant la Grande Poste en plein centre d’Alger pour dénoncer l’impunité instaurée par la Charte dite pour la paix et la réconciliation nationale, avait bel et bien eu lieu sans le moindre signe de répression. Devant cette accalmie, les familles avaient cru que les autorités finiraient par céder et allaient les laisser exercer leurs droits à la liberté d’expression et de manifestation. Mais ce n’était qu’une illusion.

Ce mercredi 20 octobre 2010, comme tous les mercredis depuis le 29 septembre, les familles se sont données rendez-vous. Comme tous les mercredis elles se sont faites refoulées. Vers 9h00, elles se sont retrouvées devant l’arrêt de bus de la Caisse Nationale des Retraites. Un policier en civil les attendait non loin de l’arrêt. Lorsque les familles ont commencé à arriver, il a prévenu ses collègues par Talkie Walkie. En l’espace d’un instant, quatre voitures de police sont arrivées et se sont garées dans les environs. Dès que les familles ont commencé à se regrouper pour se diriger vers la place de la CNCPPDH, des dizaines de policiers ont encerclé les familles et les ont empêchées d’avancer. A ce moment, les familles ont sorti leurs foulards et les photos des disparus et ont commencé à crier leurs slogans. Une demi-heure plus tard, les policiers ont exigé des familles qu’elles quittent les lieux. Les familles ont refusé et les policiers ont arrêté un bus pour leur ont ordonné de monter dedans.

Les familles ont résisté, déterminées cette fois-ci à ne pas monter. Lorsque les policiers sont devenus menaçants, les familles ont décidé de se disperser et de rejoindre ensemble le bureau de Sos disparus. Chronique ordinaire d’un mercredi de lutte pour le droit à la vérité pour le droit à la justice lorsque les familles continuent de se heurter au mur du silence et du déni.

Nassera Dutour Porte-parole du CFDA.
Fatima Yous Présidente de Sos Disparus.

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