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ALGERIE : Qu’il pleuve ou qu’il vente ou sous un soleil de plomb... nous serons toujours là !


Rassemblement du mercredi 18 août 2010 : Sous une pluie battante, malgré la présence des forces de l’ordre qui les attendaient, les familles de disparus n’ont pas hésité encore une fois à braver les interdits. Déterminées à défendre la place qu’elles se sont appropriées voilà 12 ans, pour que leurs revendications ne soient pas oubliées, pour qu’elles ne soient pas oubliées, les familles de disparus répondant à l’appel de l’association SOS Disparus ont une fois de plus tenté de rejoindre la place Addis Abeba. Usant du même stratège que les fois précédentes, elles ont emprunté les ruelles pour accéder à la CNCPPDH, mais cette fois ci, elles avaient changé l’heure du rassemblement qui était fixée à 13 heures au lieu de 10 heures du matin comme depuis 12 ans.

Cependant, les policiers étaient aux aguets et dès que les familles se sont approchées de la CNCPPDH, en groupe guidé par la présidente de l’association SOS Disparus et accompagnées de leur avocat, ils se sont précipités pour empêcher le rassemblement en prévenant les familles et les proches de disparus qu’ils n’allaient pas hésiter à utiliser la force.

Ainsi, le même scénario d’interdiction s’est répété, pour la 3ème fois, et si les violences ont été moindres, les policiers affichaient une volonté ferme d’empêcher le rassemblement et ont contraint les familles à monter dans le bus pour les évacuer plus rapidement. Les mères ont tenté en vain de convaincre les policiers de leur droit sacré à ce rassemblement hebdomadaire et elles ont expliqué qu’il n’était pas question d’abandonner sans que la vérité soit révélée sur les disparus, victimes des arrestations arbitraires par les agents de l’Etat.

Un fait inédit s’est produit lors de cette tentative de rassemblement. Des personnes ont scandé de leurs balcons « On est avec vous ! ». Les mères se sont senties encouragées par cette marque de solidarité impromptue. Des signes de solidarité s’étaient déjà manifestés par le passé par des personnes en voiture, qui klaxonnaient ou levaient les bras au ciel en voyant les mères… Mais jamais aussi directement par la population… D’autres marques de solidarité ont été apportées par la participation de la présidente de l’association Djazairouna, des membres du FFS, et d’autres militants venus participer à ce rassemblement. Cependant, les familles n’ont pas eu d’autre choix que de retourner chez elles. Elles ont fixé un autre rendez-vous, déterminées à continuer le combat pour la vérité et la justice et à ne pas céder.  

Alger, le 19 août 2010.

Fatima Yous Présidente Sos Disparus.

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