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La Première Rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus s’est tenue en 2000 à Paris et a constitué l’acte fondateur de la Coalition euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées. Face au succès de cette rencontre en terme d’échanges, la FEMED a décidé d’inclure cette activité dans son programme d’actions. Ainsi, en 2008 et 2009, la Fédération a organisé des Rencontres pour permettre aux associations de familles de disparus de la région d’échanger entre elles et d’approfondir les enjeux liés aux disparitions forcées, avec le concours d’experts internationaux.

 


2ème rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus, Maroc, juin 2008

 

La Deuxième rencontre euroméditerranéenne des familles de disparus sur le thème « La Convention internationale contre les disparitions forcées au défi des pays euroméditerranéens » a eu lieu les 12, 13 et 14 juin 2008 à Rabat (Maroc).

Plus d’une centaine de personnes y ont participé, en particulier des représentants d’associations de familles de disparu(e)s de la région euroméditerranéenne - Algérie, Bosnie Herzégovine, Chypre, Espagne, Irak, Liban, Libye, Maroc, Serbie, Syrie et Turquie - ainsi que des experts et des professeurs de droit international, des militants des droits de l’Homme et des organisations d’autres régions - AFAD, FEDEFAM, FIDH, ICTJ, ICMP, HRW, etc.

Les différents thèmes abordés au cours de cette conférence ont permis d’avancer plusieurs observations et  suggestions relatives aux victimes de disparitions forcées et à leurs familles, ainsi qu’au mouvement des droits de l’Homme et à la communauté politique du bassin euro-méditerranéen.

Cette conférence très enrichissante a permis à des associations de rencontrer pour la première fois leurs homologues voisins ou plus lointains. Pendant ces trois jours ils ont pu discuter, échanger des informations et planifier des actions communes en vue de l’éradication des disparitions forcées dans la région méditerranéenne.

Grâce à cet évènement, la FEMED a formé de nombreux militants sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Cette Convention, adoptée le 20 décembre 2006 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, instrument qui permettra de lutter plus efficacement contre cette pratique. Elle entrera en vigueur après sa ratification par vingt pays. Les travaux de cette Deuxième rencontre euroméditerranéenne des familles de disparus se sont achevés par un appel à ratifier la Convention : l’Appel de Rabat. 

Après la conférence, une délégation - composée de Nassera Dutour, Présidente de la FEMED, Rachid El Manouzi, Secrétaire Général de la FEMED, Boudris Belaid, représentant de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme, Eric Goldstein, représentant de la Coalition internationale contre les disparitions forcées et Moussa Salem, représentant du Comité de coordination des familles de disparus et des victimes de disparition au Maroc, a rencontré Monsieur Liddidi, Secrétaire Général du Ministère de la justice et Monsieur El Hajoui, Secrétaire Général de la Primature.

Afin de clôturer cette Deuxième rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus, le 16 juin 2008, la FEMED a tenu une conférence de presse dans les locaux de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) pour présenter le déroulement de la conférence ainsi que que celui des rendez vous avec les autorités marocaines. C’est aussi dans ce cadre que l’Appel de Rabat a été présenté et diffusé à la presse.

 


3ème rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus, Turquie, Décembre 2009

Les associations de familles de disparus de toute la région ont participé à la rencontre: Algérie, Maroc, Liban, Bosnie, Kosovo, Serbie, Irak, Chypre, Espagne et Turquie.  De plus, plusieurs ONG locales et internationales travaillant aux côtés de ces associations dans la lutte contre les disparitions forcées étaient présentes. De nombreux experts internationaux ont été invités à prendre la parole lors de cet événement. 120 personnes, dont 60 invités internationaux, ont ainsi participé à cette rencontre .

Du 11 au 13 décembre 2009 s’est tenu à Istanbul (Turquie), la Troisième rencontre euro-méditerranéenne des familles de disparus. Le thème de cette réunion était « justice transitionnelle et disparitions forcées ». Les commissions vérités sont employées à titre d’outils transitionnels et semi-juridiques dans des pays où de graves violations des droits de l’homme ont eu lieu. Pour la plupart des familles de disparus, il s’agit de l’une des solutions à examiner pour obtenir la Vérité. Dans cette idée, la rencontre a été organisée autour d’interventions aux dimensions théoriques et pratiques afin de former, d’informer et de servir de point de départ aux discussions. Suite à cette rencontre a eu lieu l’Assemblée Générale Ordinaire de la FEMED qui a réunit une quarantaine de participants.

Il est à souligner que cette activité a été organisée en partenariat avec les associations locales YAKAY-DER, Mères pour la paix, IHD, ainsi que le Centre International pour laJustice Transitionnelle. La réalisation de cet événement aurait été impossible sans le soutien d’Aim for Human Rights, l’Agence catalane pour la coopération et le développement (ACCD), la Fondation Soros, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).

Après la rencontre, une délégation composée de la FEMED et des associations turques de familles de disparus s’est rendue à Ankara afin de rencontrer les autorités : le Directeur des Affaires Etrangères du Ministère de la Justice, la Directrice du Conseil de l’Europe et des Droits de l’Homme au Ministère des Affaires Etrangères et le Vice Président de la Présidence des Droits de l’Homme faisant partie du Bureau du Premier Ministre.

La délégation a porté à l’attention des représentants l’importance de signer et ratifier dans les plus brefs délais la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Enfin, la FEMED a déclaré que la politique anti-terroriste de l’Etat ne doit pas servir de prétexte ou de caution aux autorités pour perpétrer des violations des droits de l’homme, et parmi celles-ci les disparitions forcées.